
C’est une véritable consécration pour Manuel Valls. Malgré son rôle central dans la vie politique française, il a pris la décision d’aller porter la bonne parole du président jusqu’à la mairie de Barcelone. Avec nous, il revient sur ce choix courageux.
Bonjour M. le Premier ministre. Vos adversaires politiques, après avoir éhontément remis en question la légitimité de votre élection à la députation en juin dernier, vous prétendaient isolé politiquement. Comment avez-vous eu la force de surmonter des attaques d’une telle bassesse ?
Je veux rappeler aux ennemis de la République que je n’ai jamais été isolé. Même dans les pires moments de ces deux dernières années, j’ai toujours pu compter sur le soutien sans faille de ma maman, que je tiens d’ailleurs à remercier pour son attachement aux valeurs républicaines™ bien qu’elle ait appelé à voter pour Benoît Hamon à la primaire. Ceux qui abaissent le niveau du débat par leurs attaques incessantes contre ma personne sont les mêmes que ceux qui attaquent le président en permanence.
Ouais ! Ça c’est pas faux, il a pas tort ! Ils font rien qu’à attaquer le président !
Valls : « Cet idéal, tel un ongle, j’ai choisi de l’incarner. »
Et alors M. le Premier ministre, pourquoi Barcelone ?
Barcelone, au-delà du symbole, c’est un idéal démocratique, les valeurs de la République. Et cet idéal, tel un ongle, j’ai choisi de l’incarner, n’en déplaise aux complices des ennemis de la République.
Quelle bravoure, quel attitude d’homme d’État M. Valls ! Un peu comme le présid…
Mais c’est aussi des territoires perdus devant lesquels la main de la République ne saurait trembler, la laïcité en danger qu’il faut protéger de ceux qui veulent l’abattre et la lutte contre l’antisémitisme, un poison mortel qui… [intense respiration] Veuillez m’excuser, je n’ai pas encore eu le temps d’adapter mes éléments de langage à la situation espagnole. Je tâcherai de me mettre à jour dans les plus brefs délais.
Certains de vos ennemis, tout à leur jalousie, ont persiflé que vous souhaitiez tout simplement échapper à votre réputation de pestiféré en France. Que leur répondez-vous ?
Pestiféré ? Vous plaisantez ! J’ai certes traversé une période difficile, mais je sens que le regard qu’on me porte commence à changer. Certains députés me disent bonjour le matin à l’Assemblée. Les enfants me jettent moins de cailloux. François Hollande répond à nouveau à mes SMS. Emmanuel Macron m’autorise à présent à lui cirer les souliers…
Quel honneur !

Et je suis moins souvent refoulé des repas de famille. C’est le résultat d’une lutte de longue haleine qui commence à porter ses fruits. Je suis toujours vivant, et bien vivant. Ma popularité en France est telle que je prends le risque d’aller candidater dans une ville étrangère, c’est dire !
Eh bien, nous vous souhaitons bon courage, M. le Premier ministre, et nous ne doutons pas que vous connaîtrez à Barcelone des succès aussi formidables qu’en France. On ne le dit pas assez, mais talonner à une primaire socialiste un leader charismatique comme Benoît Hamon après trois ans passés à prendre tous les coups à Matignon, c’est un exploit qui mérite toute notre admiration. Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Eh bien, il y a un sujet qui tracasse le républicain que je suis. La petite sœur de votre stagiaire a liké récemment un tweet « RT Pain au chocolat LIKE Chocolatine ». Sachez que je ne serai pas silencieux face aux entorses aux valeurs républicaines™ dans cette rédaction. Il ne faut rien laisser passer et je ne doute pas que vous prendrez toutes les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus.
C’est avec tristesse que nous laissons repartir un loyal serviteur du président de la République. Il s’engouffre dans la cave pour emprunter un passage secret, ce qui devrait lui éviter de croiser un rien ou un fainéant hostile dans la rue. Au revoir Manuel Valls, rentrez bien chez vous. Vive le président ! Vive M. Valls !
Propos recueillis par Samuel Larrogant
Sondage OPIF : malgré la générosité de nos concitoyens, les Espagnols semblent encore hésitants à l’idée de priver la France d’un de ses meilleurs talents.
Sondage très serré concernant l'avenir de Manuel Valls. Recomptage des votes en cours… pic.twitter.com/VYOrjcsllI
— OPIF (@InstitutOPIF) April 26, 2018
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