
C’est un geste fort qui a été fait par le président de la région Hauts-de-France. L’annonce d’une flexibilisation du code de la route est un signe d’apaisement envers Emmanuel Macron. Xavier Bertrand s’était en effet montré assez hostile aux Marcheurs dans la logique de sa course à la présidence du parti Les Républicains. Cette mesure a donc pour objectif de relever le débat entre les deux formations : il est possible de travailler ensemble quand les objectifs sont partagés.
C’est dans un discours prononcé à Londres devant des entrepreneurs, que l’ancien candidat à la présidence de LR a suggéré l’idée de permettre aux Britanniques de « conduire à gauche à Calais ». Celui qui n’est plus en lice pour devenir chef de file de l’opposition de droite fait donc un pas vers le gouvernement, actuellement occupé à réformer le code du travail. « Nous allons adapter le code de la route aux réalités du terrain » annonce l’équipe du président de région. « Le code de la route est lourd et poussiéreux. Il n’est pas adapté aux réalités d’un monde qui change ». En effet, Calais est une ville très proche du Royaume-uni et nos voisins d’outre-manche n’ont pas de véhicule adapté à une conduite à droite, car ils construisent leurs habitacles à l’envers. Il est donc logique d’adapter le code de la route.
Un pied de nez à l’opposition de gauche
Lorsque Jean-Luc Mélenchon critiquait le démantèlement du code du travail, il employait souvent cet exemple : « C’est aussi stupide et dangereux qu’un code de la route par rue ». Xavier Bertrand entend bien démontrer qu’il est non seulement possible de faire appliquer un code de la route différent « sur une petite portion du réseau routier » de la ville, mais qu’en plus cette mesure s’appliquerait seulement le week-end et non toute l’année. Un code de la route agile comme il est difficile de l’imaginer, donc. Mais si ce coup de force est réussi, c’est l’argument préféré du tribun d’extrême-gauche qui deviendra obsolète. Selon le succès de l’opération, la région envisagerait de réformer le code postal de Calais pour le rendre également plus flexible, mieux en phase avec le terrain.
« Welcome Home »
Au-delà des considérations politiciennes, l’objectif est de montrer aux Britanniques « qu’ils sont les bienvenus ». C’est en effet tout un programme de séduction qui est lancé, « pour encourager les investissements britanniques ». La droite, d’habitude si frileuse à l’idée d’accueillir des étrangers, déploierait-elle le tapis rouge à nos plus vieux adversaires? Pas vraiment… Il s’agit de faire venir l’argent des investisseurs, car la région n’est pas dupe : « Je ne connais aucun riche investisseur qui voudrait habiter Calais. Nous sommes tranquilles de ce point de vue ».
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